Violaine BarroisDémarche

Née en 1984, Violaine Barrois est une artiste visuelle française dont la pratique interroge la relation entre l’humain et le monde naturel en tant qu’expérience vécue et transformative. Travaillant à Marseille, elle explore la manière dont les paysages façonnent nos identités, nos usages, et nos savoirs implicites, tout en révélant l’importance de leur valeur affective. 

Violaine crée des dispositifs d’interrogation et d’observation qui mettent en lumière ce qui est présent mais souvent méconnu dans l’environnement. À travers le prélèvement de matériaux bruts – roches, sable, cendre, végétaux – qu'elle transforme en pigments et émaux, elle questionne et dévoile les couches invisibles de ces lieux, invitant à un autre type d’attention. Cette approche méthodologique agit comme un outil de révélation, permettant de "faire parler" la nature tout en y intervenant activement.

Elle partage également ses réflexions en tant qu’enseignante, intervenant dans divers environnements académiques en France et à l’international. Ses projets ont été présentés dans des expositions collectives et personnelles, notamment à la Design Parade de Toulon (2024), à la Galerie G de La Garde (2023), et au Centre de Design Slovaque à Bratislava (2022).

Elle vit dans la forêt près d’Aix-en-Provence et est membre du conseil collegial SOS Durance Vivante.

  • Daemonologie
Cove Park, Helensburgh
Scotland

Magnetic 3
Fluxus Art Projects
Ce projet s’appuie sur les imaginaires scientifiques, alchimiques et patriarcaux de l’époque moderne pour interroger les relations entre pouvoir, savoir et domination. Inspiré par les écrits de Carolyn Merchant dans The Death of Nature, il explore les métaphores sexuelles et violentes qui ont façonné la vision mécaniste de la nature, des dissections aux pratiques de laboratoire. Ce projet cherche à réinventer ces métaphores, en créant un espace où les processus organiques et indisciplinés—fermentation, érosion, transformation—retrouvent leur autonomie.  L’œuvre dont le titre fait écho à l’œuvre de Jacques VI d’Écosse sur la sorcellerie et la possession, prend la forme d’une installation céramique accompagnée d’une publication. L’Écosse, avec ses controverses historiques sur les procès de sorcières, offre un terrain fertile pour réexaminer ces récits. 

Photographie sténopé révélée au caffenol - vue de l’atelier



    • La Mer Pourpre
    • Etang de Berre 
    • Laboratoire Plastique - Bureau des Guides GR2013

    Avec le GIPREB, l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions, l’INRAE Montpellier et le laboratoire Chrome de l’Université de Nîmes

    Extraction de la pourpre de Rapana venosa, d’après les travaux d‘Inge Boesken Kanold, Artiste peintre spécialiste de la couleur pourpre, qui porte un intérêt particulier pour les couleurs rares, anciennes et perdues.
    Le plastique et les espèces exotiques envahissantes incarnent une forme d’intrusion dans les écosystèmes naturels, le plastique, omniprésent dans les océans et sur les côtes, est devenu une composante incontournable des environnements marins et terrestres. Il pénètre les cycles de vie des espèces et, en se fragmentant en microplastiques, s’intègre au réseau trophique. Ces deux formes de pollution chimiques ou biologiques suivent souvent des chemins tracés par les activités humaines, ainsi, c’est le délestage des eaux de ballast des bateaux qui est la cause de l’arrivée de la Rapana venosa (originaire du Japon) dans l’étang de Berre. 
    En liant la visibilisation du plastique à une espèce exotique envahissante plutôt qu’à une espèce patrimoniale (tortue, phoque), cette approche propose de résoudre la tension entre une nature sacralisée, souvent détachée de la réalité tangible du monde, et la dynamique biophysique dans laquelle nous évoluons. Elle réinscrit l’humain dans un processus de renouvellement et d’invention face aux contraintes toujours changeantes de l’environnement, en redonnant à la nature sa place active dans notre devenir partagé.




      Géorésonances                        
      Parc National de Port-Cros

      Avec le philosophe de la nature & chercheur Tom Sidaine

      Restitution sept 2025
      Fort du Pradeau

      En immersion pendant 5 semaines au coeur du Parc National de Port-Cros, au large de sa ville natale Hyèroise, l’artiste a interrogé les relations que nous entretenons avec notre environnement et propose une réévaluation de ces liens. Comment pouvons-nous, en tant qu’espèce, écouter et respecter ces paysages qui nous façonnent tout autant que nous les transformons?  Barrois mobilise ici son approche méthodologique singulière, récoltant des matériaux bruts – roches, végétaux, cendre – ainsi que des gestes et des savoir-faire locaux ancestraux liés à l'application de pigments et colorants, qu’elle intègre à son œuvre pour révéler les couches invisibles du territoire. Cette démarche révèle l’importance de réinvestir nos rapports sensoriels et affectifs avec le paysage, en le percevant non pas comme un simple décor, mais comme une entité vivante avec laquelle nous devons coexister.

      Négatif ilford delta 400 développé avec un procédé alternatif écologique de sauge de mon jardin